Une main tend une brosse à peinture à une autre main, symbolisant le partage et l'accessibilité de l'art québécois.
Publié le 16 mai 2025

Vous êtes fasciné par l’art, mais l’idée d’acheter une œuvre vous semble intimidante et réservée à une élite fortunée ? Ce guide est conçu pour briser ce mythe. Loin d’être une simple transaction financière, commencer une collection d’art québécois est avant tout une aventure culturelle et humaine. Il s’agit d’apprendre à regarder, de se connecter avec des créateurs et de bâtir un patrimoine personnel qui a du sens, et ce, bien avant de penser à un budget conséquent.

L’image persiste : des galeries d’art silencieuses, des murs blancs intimidants et des prix à six chiffres. Pour beaucoup, le monde de la collection d’art semble être une forteresse réservée à une poignée d’initiés. On s’imagine qu’il faut un diplôme en histoire de l’art et un portefeuille bien garni pour simplement oser pousser la porte. Cette perception, bien que tenace, est probablement le plus grand obstacle entre vous et votre première œuvre d’art.

Les conseils habituels, comme « visiter les grandes foires » ou « lire les revues spécialisées », ne font souvent que renforcer ce sentiment d’illégitimité. Ils postulent que vous devez déjà posséder un savoir expert avant même de commencer. Mais si la véritable clé n’était pas dans la connaissance exhaustive du marché, mais plutôt dans la culture de votre propre regard et dans la création d’un lien authentique avec l’écosystème artistique québécois ? Et si collectionner ne signifiait pas « accumuler des valeurs » mais « tisser des histoires » ?

Cet article propose de changer de perspective. Nous allons délaisser les idées reçues pour vous offrir une feuille de route pratique et décomplexée. En explorant les racines de l’art moderne québécois, en arpentant les musées à ciel ouvert que sont nos villes, et en allant à la rencontre des créateurs, vous découvrirez que l’art est une conversation à laquelle vous êtes déjà invité. Nous verrons comment démarrer une collection qui vous ressemble, une œuvre à la fois, en privilégiant la passion et la curiosité.

Pour ceux qui préfèrent un format condensé, cette vidéo offre une immersion créative dans l’esprit du collectionneur qui cherche l’inspiration au quotidien, complétant parfaitement les conseils pratiques de ce guide.

Cet article est structuré pour vous accompagner pas à pas dans cette démarche de découverte. Le sommaire ci-dessous vous donnera un aperçu des thèmes que nous aborderons pour faire de vous un collectionneur en herbe, averti et passionné.

Le jour où 16 artistes ont fait basculer le Québec dans la modernité

Pour comprendre l’art québécois d’aujourd’hui, il faut remonter à un moment de rupture, un véritable big bang culturel : la publication du manifeste Refus global en 1948. Mené par des figures comme Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle, ce groupe de seize artistes a osé défier le conservatisme et l’emprise de l’Église qui dominaient la société québécoise. Leur appel à la liberté, à l’ouverture sur le monde et à la libération du subconscient a jeté les bases de la Révolution tranquille et de tout l’art moderne qui a suivi. Ce n’était pas juste de la peinture ; c’était une révolution sociale. L’importance de cet événement est telle que le gouvernement a récemment annoncé un investissement de près de 600 000 $ pour commémorer ce moment fondateur.

Le ministre de la Culture et des Communications de l’époque soulignait d’ailleurs ce point dans une déclaration au Gouvernement du Québec :

« Le lancement du manifeste Refus global en 1948 est un moment important de l’histoire du Québec. Il remet en question l’orthodoxie sociale, intellectuelle et artistique de l’époque et fait appel à une société plus libre et ouverte sur le monde. »

– Ministre de la Culture et des Communications, Gouvernement du Québec

Comprendre cet héritage est le premier pas pour un collectionneur. Cela donne une profondeur et un contexte à de nombreuses œuvres contemporaines qui dialoguent encore avec cette quête de liberté. Un artiste comme Jean-Paul Riopelle, figure centrale du mouvement, continue d’influencer des générations d’artistes. La création de l’Espace Riopelle au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), un projet majeur, en est la preuve vivante. Ce n’est pas seulement un hommage, c’est un signal fort : notre art actuel a des racines profondes et audacieuses. Connaître ces racines, c’est déjà commencer à collectionner du capital culturel, bien avant d’acheter une toile.

Montréal à ciel ouvert : un musée gratuit à chaque coin de rue

La meilleure façon d’éduquer son œil, et ce, gratuitement, est de marcher. Montréal, en particulier, est une véritable galerie à ciel ouvert. L’art n’est pas confiné aux institutions ; il explose sur les murs de la ville sous forme de murales monumentales. Des festivals comme MURAL ont transformé des artères entières, notamment le boulevard Saint-Laurent, en toiles éphémères mais percutantes. Ces œuvres sont une porte d’entrée fantastique pour découvrir des artistes émergents et des styles variés, du photoréalisme à l’abstrait, en passant par le graffiti. C’est un art public, accessible à tous, qui démocratise la création et la rend partie intégrante du quotidien.

Cet art urbain n’est pas un phénomène marginal ; il est activement soutenu par les instances culturelles. Le Festival MURAL, par exemple, bénéficie d’un soutien de plus de 575 000 $ du gouvernement, ce qui témoigne de son importance pour le rayonnement de la métropole. Comme le disait la ministre du Tourisme, « Le Festival MURAL fait partie de ces rendez-vous uniques qui font du Québec une destination reconnue pour la qualité de son offre touristique. » En vous promenant, vous ne faites pas que du lèche-vitrine ; vous vous initiez aux tendances actuelles et affinez vos goûts personnels. Prenez des photos, notez les noms des artistes (souvent signés sur l’œuvre) et cherchez-les en ligne. Votre première collection peut commencer virtuellement, sur votre téléphone.

Cette exploration urbaine est fondamentale. Elle vous apprend à regarder, à comparer les styles et à identifier ce qui vous touche vraiment, sans la pression d’un environnement commercial.

Une rue de Montréal couverte de murales aux couleurs vives, représentant des thèmes féministes et écologiques.

Comme cette image le suggère, les murales sont souvent porteuses de messages sociaux et politiques forts. En observant ces œuvres, on ne fait pas que découvrir un artiste, on prend aussi le pouls de la société. C’est une excellente école pour comprendre que l’art est rarement juste décoratif.

L’art autochtone n’est pas figé dans le passé : découvrez ses créateurs les plus audacieux

L’une des plus grandes erreurs serait de cantonner l’art des Premières Nations et des Inuits à une vision folklorique ou historique. La scène artistique autochtone contemporaine est l’une des plus dynamiques et innovantes au Québec. Des artistes comme Kent Monkman, Nadia Myre ou la nouvelle génération de créateurs inuits revisitent les traditions, s’approprient les codes de l’art contemporain et abordent des thèmes universels avec une perspective unique : l’identité, la mémoire, la décolonisation, mais aussi l’humour et la résilience. C’est un domaine incroyablement riche pour un collectionneur débutant, car il offre des œuvres chargées de sens et d’histoire, tout en étant résolument tournées vers l’avenir.

L’humour, en particulier, est un outil puissant et souvent surprenant. Comme le dit l’humoriste Janelle Niles : « L’humour fait partie de notre culture, il est tellement unique ! Dans nos communautés, on se taquine tout le temps, c’est comme si on était tous des comédiens. » Cette irrévérence et cette joie se retrouvent dans de nombreuses œuvres visuelles qui déjouent les stéréotypes avec une intelligence mordante. Pour explorer cette scène, des lieux comme la galerie La Guilde à Montréal ou des expositions dédiées au MNBAQ sont des points de départ essentiels.

L’initiative Tarratuutiq | Taima au MNBAQ est un exemple parfait de cette vitalité. Ce projet a permis à des jeunes du Nunavik de créer un dialogue avec les œuvres de la collection du musée. Le résultat est une exposition qui connecte le Nord et le Sud, le passé et le présent, et démontre que la création est un pont vivant entre les cultures. S’intéresser à ces artistes, c’est soutenir des voix essentielles et acquérir des œuvres qui ne cesseront de prendre de la valeur, non seulement économique, mais surtout culturelle.

Dans l’atelier : rencontrez les artistes qui créent le Québec de demain

Le moyen le plus direct et le plus enrichissant de commencer une collection est sans doute de rencontrer les artistes en personne. Oubliez l’intermédiaire de la galerie pour un instant et allez à la source : l’atelier. C’est là que la magie opère, là que vous pouvez comprendre la démarche, la technique et l’inspiration derrière une œuvre. Cette connexion humaine est inestimable. Elle transforme un simple objet en une histoire que vous aurez envie de raconter. De nombreux artistes, en particulier ceux qui sont en début de carrière, sont très ouverts à l’idée de recevoir des visiteurs. C’est une occasion en or d’acheter une œuvre directement, souvent à un prix plus accessible, tout en sachant que votre argent soutient directement la création.

Comment faire ? Des événements comme les Journées de la culture organisent chaque année des circuits d’ateliers dans de nombreuses régions du Québec. C’est une formule clé en main pour découvrir des dizaines de créateurs en une fin de semaine. En dehors de ces événements, n’hésitez pas à contacter directement un artiste dont vous avez découvert le travail en ligne ou dans une exposition collective. Une simple demande polie est souvent bien accueillie. La visite d’un atelier est une expérience privilégiée qui nécessite de respecter quelques règles de savoir-vivre pour qu’elle soit agréable pour tous.

Votre plan d’action pour une visite d’atelier réussie

  1. Contactez l’artiste à l’avance pour prendre rendez-vous.
  2. Soyez respectueux de l’espace de travail et du processus créatif.
  3. Posez des questions sur l’inspiration et la technique, mais évitez de parler prix directement.
  4. Demandez la permission avant de prendre des photos.
  5. Si vous êtes intéressé par un achat, demandez les modalités de paiement et de livraison.

En achetant directement à l’artiste, vous ne faites pas qu’acquérir une œuvre ; vous investissez dans un talent et participez concrètement à la vitalité de l’écosystème artistique local. C’est peut-être l’acte le plus significatif que vous puissiez poser en tant que collectionneur débutant.

MBAM ou MNBAQ ? Lequel choisir selon ce que vous cherchez vraiment

Les grands musées sont des écoles du regard incontournables. Mais lequel privilégier quand on débute ? Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) et le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) à Québec sont les deux piliers institutionnels, mais ils n’ont pas la même vocation. Votre choix dépendra de ce que vous cherchez à développer dans votre parcours de collectionneur. Pensez-y comme le choix entre une vision globale et une plongée en profondeur dans vos racines.

Le MBAM, de par sa nature montréalaise et son envergure, offre une perspective résolument internationale. Vous y trouverez des expositions d’envergure sur de grands noms de l’art mondial, de Rembrandt à Picasso en passant par les créateurs contemporains les plus en vue. C’est l’endroit idéal pour comprendre où se situe l’art québécois dans le grand dialogue de l’art mondial. Sa mission, comme le mentionne son rapport annuel, est de conserver « son envergure, son rayonnement, son apport positif et son rôle de chef de file ». Visiter le MBAM, c’est ouvrir ses horizons et apprendre à comparer, à situer et à contextualiser.

Le MNBAQ, quant à lui, est le gardien de la mémoire artistique du Québec. Sa collection est la plus complète en matière d’art québécois, des maîtres anciens aux artistes actuels. C’est une institution fondamentale pour quiconque veut comprendre l’ADN de la création d’ici. Vous y découvrirez en profondeur l’histoire qui a mené à la scène contemporaine, des Automatistes (le fameux Refus global) aux Plasticiens, en passant par l’art inuit. Si votre objectif est de collectionner de l’art québécois, le MNBAQ n’est pas une option, c’est une obligation. C’est là que vous construirez les fondations de votre savoir et que vous affinerez votre capacité à reconnaître les filiations et les ruptures dans l’art d’aujourd’hui.

En résumé : allez au MBAM pour regarder vers l’extérieur et comprendre le monde ; allez au MNBAQ pour regarder vers l’intérieur et vous comprendre vous-mêmes. Les deux sont complémentaires et essentiels.

La culture montréalaise ne se trouve pas sur le boulevard Saint-Laurent

Si le boulevard Saint-Laurent est une vitrine spectaculaire de l’art urbain, le cœur battant de la création se trouve souvent ailleurs, dans des lieux plus discrets et plus fragiles : les ateliers d’artistes. Or, ces espaces vitaux sont aujourd’hui menacés. Le phénomène de gentrification, que les artistes contribuent souvent à lancer sans le vouloir, finit par se retourner contre eux. En investissant des quartiers industriels ou populaires, ils les rendent attractifs, ce qui attire les promoteurs immobiliers, fait grimper les loyers et les force ultimement à déménager. C’est un cycle bien connu, documenté notamment dans le film 305 Bellechasse, qui montre comment la spéculation met en péril les lieux mêmes de la création.

En tant que collectionneur averti, il est important de comprendre cette réalité. La vitalité culturelle d’une ville ne dépend pas que des musées et des festivals, mais aussi de sa capacité à protéger ses créateurs. Comme le souligne un mémoire de Culture Montréal, « L’accès à des locaux abordables est de plus en plus compromis pour cette population qui est souvent confrontée à une précarité professionnelle plus grande que la moyenne. » Soutenir la scène artistique, ce n’est donc pas seulement acheter des œuvres, c’est aussi être conscient des enjeux qui la traversent.

Cela signifie s’intéresser aux centres d’artistes autogérés, à ces galeries alternatives qui opèrent souvent avec des budgets modestes mais une passion immense. Ces lieux, que l’on trouve dans des quartiers comme le Mile End, Rosemont ou Saint-Henri, sont des laboratoires de la création. C’est là que vous verrez l’art de demain, bien avant qu’il n’arrive dans les grandes institutions ou les galeries établies. Acheter une œuvre dans un centre d’artiste, c’est faire un pari sur l’avenir et poser un acte quasi militant pour la préservation du tissu culturel montréalais. C’est là que se trouvent les vraies pépites, loin des sentiers battus.

Quand le cirque répare les vies : le pouvoir du cirque social

L’art au Québec ne se limite pas à la peinture ou à la sculpture. Il prend des formes multiples et a parfois un impact social direct et profond. Le cirque social en est un exemple éclatant. Bien au-delà du divertissement, des organismes utilisent les arts du cirque comme un outil d’intervention auprès de jeunes en difficulté ou de communautés marginalisées. Cette approche permet de développer la confiance en soi, l’esprit d’équipe et la persévérance, tout en offrant un moyen d’expression unique. C’est la preuve que l’art peut être un moteur de changement personnel et collectif.

Cette idée que l’art a un pouvoir thérapeutique se retrouve dans de nombreuses disciplines. L’organisme Les Impatients, par exemple, offre des ateliers d’art-thérapie à des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale. Par la création, les participants brisent l’isolement, expriment des émotions difficiles à verbaliser et retrouvent une estime d’eux-mêmes. L’impact est tangible, comme en témoigne ce psychiatre impliqué dans le projet : « Une recherche effectuée en 2014 auprès de notre clientèle a même montré une réduction du nombre d’hospitalisations. »

Un médiateur culturel de l’organisme ajoute :

« Chaque atelier a une signature et cela permet à ces gens de développer leur confiance en eux. L’art a le pouvoir inimaginable de briser l’intolérance, de briser les limites et le cadre! »

– Témoignage d’un médiateur culturel

Pourquoi est-ce pertinent pour un futur collectionneur ? Parce que cela élargit notre définition de ce qu’est l’art et de ce qu’il peut accomplir. En comprenant que la valeur d’une démarche artistique ne se mesure pas seulement à l’aune du marché, mais aussi à son impact humain, on développe un regard plus riche et plus empathique. Cela nous invite à nous intéresser à des œuvres qui ne sont pas seulement belles, mais qui sont aussi porteuses d’une histoire de résilience et de transformation. C’est une autre façon de collectionner du sens.

À retenir

  • L’histoire de l’art québécois, marquée par des actes de rupture comme le Refus global, est la clé pour comprendre la scène contemporaine.
  • L’art est partout autour de nous, des murales urbaines aux ateliers d’artistes ; il suffit d’apprendre à le voir en dehors des institutions traditionnelles.
  • Commencer une collection est avant tout une démarche de connexion : avec les artistes, avec l’histoire et avec sa propre sensibilité.

Comment le Québec réussit à rester lui-même tout en vivant à côté d’un géant

La vitalité de la scène artistique québécoise ne relève pas du hasard. Elle est le fruit d’une volonté collective et politique de soutenir la culture pour préserver une identité distincte face au rouleau compresseur culturel américain. Cette « exception culturelle » repose sur un réseau dense d’institutions et de programmes de subventions qui permettent aux artistes de créer et aux organismes de diffuser leur travail. Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) est l’un des piliers de ce système. Chaque année, il injecte des millions de dollars dans l’écosystème créatif.

Par exemple, le CALQ a récemment annoncé un soutien de près de 104 millions de dollars pour la mission de centaines d’organismes artistiques à travers le Québec. Cet investissement massif n’est pas anodin. Il témoigne d’une conviction profonde : la culture n’est pas une dépense, mais un investissement essentiel dans l’identité et l’avenir de la nation. Comme l’a souligné la présidente du CALQ, cette aide est pensée en fonction des « besoins exprimés par le milieu artistique ». C’est un système qui écoute sa base et qui s’adapte.

Pour le collectionneur, cette information est capitale. Elle signifie que lorsque vous achetez une œuvre d’un artiste québécois, vous ne soutenez pas seulement un individu, mais vous participez à la consolidation de tout cet écosystème. Vous validez l’idée qu’une culture peut et doit s’épanouir selon ses propres termes. C’est un acte qui dépasse largement le simple décor de votre salon. Collectionner de l’art québécois, c’est, d’une certaine manière, un geste politique discret. C’est affirmer que la créativité locale a une valeur inestimable et qu’elle mérite d’être protégée, célébrée et transmise.

Cette conscience du contexte culturel global donne une dernière couche de profondeur à votre démarche. Votre collection devient alors le reflet d’un choix, celui de soutenir une vision du monde où l’art et l’identité sont intimement liés.

Pour mettre en pratique ces conseils, l’étape suivante consiste à franchir le pas : commencez par explorer les centres d’artistes de votre quartier, visitez une exposition d’un créateur autochtone ou planifiez une sortie lors des prochaines Journées de la culture.

Rédigé par Émilie Roy, Émilie Roy est une journaliste culturelle et une critique d'art avec 10 ans d'expérience dans le milieu des festivals et des arts de la scène à Montréal. Elle se spécialise dans la découverte de la relève artistique québécoise.